Notre histoire — Institut Sandar La Salle

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Notre histoire

Sandar, une histoire d'hommes qui commence par une femme !

Oui, une grande dame Mme Perret ; un fort caractère et un cœur inépuisable.

Liée par une estime réciproque au frère Olypius, chargé de l'œuvre du bienheureux (à l'époque pas encore canonisé) J. Baptiste de la Salle, elle lui propose de créer aux environs de Lyon une école d'agriculture « pour y former chrétiennement des jeunes gens qui désirent embrasser l'importante industrie agricole ».
Nous sommes en 1894 et l'idée est neuve, car la formation des agriculteurs était inexistante À de rares exceptions près, tel l'institut agricole de Beauvais qui déjà, avait été créé par les frères. L'initiative de la généreuse Mme Perret la pousse à financer l'achat d'une propriété et l'installation de l'école. une recherche est entreprise et on trouve l'ancien domaine des Marquis de Sandar sis à Limonest, et que les propriétaires M. Gonin et De Chabannes acceptent de vendre aux Frères des Ecoles Chrétiennes. Le nom de notre institut est libellé, à la demande de sa fondatrice.

INSTITUTION AGRICOLE PAUL MICHEL PERRET

Dès le 1er Avril 1896 les douze premiers élèves intègrent l'école. On y étudie déjà sérieusement, mais aussi on plante, on cultive, on innove sous la direction des professeurs. Ajoutez à cela, la solide formation morale et spirituelle, telle que le blason, au dessus de l'ancien portail, proclame la devise :

 

 
« PER FIDEM ET LABOREM... PAR LA FOI ET LE TRAVAIL »

On constate avec surprise, combien Sandar devient rapidement une sorte d'exemple, de référence, de pôle d'attraction technique, et cela dure pendant une grande partie du 20° siècle. Grâce à la compétence de solides professeurs qui y enseignent, la pomologie, l'agronomie, la zootechnie, l'apiculture... Revenons aux toutes premières années : le nombre d'élèves augmente, on construit de nouveaux bâtiments (toute la partie ouest) Mme Perret intervient, inlassable. La chapelle sera en construction (1900) quand elle rend son âme à Dieu...

 

Bienvenue M. le Président

Emile Loubet, dès l'ouverture de l'école vient en voisin. Il était alors président du sénat et habitait un joli château à Collonges au Mont d'or.

Il revint 3 ans plus tard, en 1899, alors qu'il était Président de la République.
Il fût reçu par M. Perret et les frères, heureux de constater avec quelle rapidité cette réalisation prenait corps. Il se félicita des bienfaits de l'instruction religieuse (sic) et se proclama protecteur de l'institut.

L'appui du Sud-Est

L'union des syndicats agricoles du Sud Est a joué un rôle considérable dans notre région. Aujourd'hui encore ses filiales constituent des structures indispensables au monde rural.

Très sensible aux problèmes de formation qu'elle considère comme prioritaire elle va soutenir Sandar en maintes occasions.
Elle est à l'origine du diplôme et du brevet de fin d'études, décernés après des examens passés devant un jury d'ingénieurs agronomes et dont les notes s'ajoutaient à la notation continue (déjà) obtenue par l'élève pendant tout son séjour à l'école. Ces titres étant validés par la docte Société des agriculteurs de France.

La guerre de 14-18

Plus de recrutement d'élèves, ou si peu. On n'envoie pas à l'école une paire de bras capables de remplacer à la ferme le père ou le grand frère parti au combat.

Alors, l'école devient un centre de réadaptation de grands mutilés. Les vieux frères présents, ingénieux, inventent et fabriquent des prothèses adaptées et nos vaillants poilus renaissent à la vie en participant, quoique sévèrement handicapés, aux travaux des champs.

Quelle émotion d'avoir reconnu lors de l'émission de J. Marie Cavada, consacrée en novembre 95, aux "anciens" de 14-18, quelques vielles photos de mutilés labourant, bêchant, taillant la vigne sous le château de sandar !

 

La deuxième guerre

Dure période ! conditions matérielles bien inconfortables. Le froid intense des hivers, de l'époque, où sans chauffage les élèves affamés par les réquisitions resserrent entre eux l'amitié et le sens du partage.

M. ARZALIER DÉJOUE LA GESTAPO

Directeur de l'école depuis de nombreuses années, pomologue de renommée nationale, homme solide dans sa simplicité, M. Arzalier ne peut admettre les lois de l'occupation, et candidement il ouvre les portes de Sandar à des personnages en danger de mort : juifs, réfractaires. C'est ainsi que (entre autre) Didier May, un jeune israélite sera un élève clandestin de la promo 45. Il tombera dans le filet de la gestapo pendant des vacances, taira habilement son appartenance à Sandar. Il sera déporté et il terminera ses 18 ans dans un four crématoire... Il est miraculeux que les nazis, en campement momentané au château, n'aient pas découvert leur cohabitation avec plusieurs clandestins...

Sandar à l'épicentre de la "révolution verte"

Dans les années 50, à l'orée du développement agricole, Sandar fut un pôle d'expérimentations et de vulgarisation des nouvelles techniques.

  • L'ensilage
    Grâce au professeur Marcel Jean Blain, titulaire de la chaire de zootechnie à l'école vétérinaire, et enseignant à Sandar, de nombreux essais ont été conduits qui ont permis la maîtrise rigoureuse de cette nouvelle méthode.
  • La révolution fourragère
    La fédération des producteurs de lait trouva à Sandar un champ idéal d'application ou le professeur René Dumont venait dialoguer avec l'inoubliable Frère Chanvillard, expert en agronomie.
  • L'insémination
    Où le troupeau de la ferme servait bien les indispensables expérimentations.

 

Le virage des années 60

Edgar Pisani, ministre de l'agriculture, va modifier les structures de l'enseignement agricole.

L'ingénieur général Lasnier Lachaise, éminent pédagogue et homme de vision, convainc le Frère Meschberger, le directeur, d'adapter les programmes officiels. Les études plus longues entraînent un surnombre d'élèves. Les bâtiments sont agrandis en conséquence par l'immense aile Ouest. Celle-ci sera rénovée et embellie en 1992. La mixité sera admise en 1972, c'est ce qui explique la présence de nombreuses jeunes filles, surtout clans la filière "cheval de compétition".

 

 

Les frères passent le relais

En 1970, ne pouvant plus assurer la direction et l'encadrement des élèves, les frères se tournent vers les anciens qui, regroupés derrière Humbert Piroird (promo 24) et Laperrière (promo 26), forment une association de gestion.

Tout en restant sous la tutelle des frères, elle prend la responsabilité de l'école et nomme le directeur.
C'est cette association, reconnue par l'état, qui passera contrat avec le ministère de l'agriculture après la loi de 1984.

1996, à l'heure du centenaire

Sandar compte 260 élèves, filles et garçons, encadrés par 28 professeurs. Les stages obligatoires et indispensables pour l'initiation a la vie professionnelle remplacent les travaux pratiques d'antan à la ferme.

Les animations y sont nombreuses. Les relations avec la commune de Limonest, traditionnellement étroites sont encore renforcées par les programmes sportifs. La "communauté éducative" est bien vivante, avec un corps professoral et un ensemble de personnel, conscients de l'importance des enjeux de la formation. Les parents d'élèves s'impliquent fortement dans la vie de l'école et les anciens élèves forment l'ossature du conseil de gestion, avec, à leurs côtés les représentants de la profession agricole et ceux des frères des écoles chrétiennes.
Car L'esprit de St Jean Baptiste de la Salle souffle encore à Sandar : C'est bien par lui que se transmettent ici, le savoir, le savoir faire, le savoir être.